Faire intéresser les citoyens à ceux que font les décideurs en leur nom tel est l’objectif recherché par la Tribune Jeune pour le Droit au Mali (Trijeud-Mali) à travers l’organisation d’une conférence débat sous le thème : Le contrôle citoyen des institutions publiques, droit ou devoir, défis et perspectives. C’était le samedi 29 janvier 2022, à l’hôtel Millénium.
Fidèle à son engagement de réunir les jeunes pour débattre les sujets liés à la démocratie, à la citoyenneté et à l’accès à la justice, la Tribune Jeune pour le Droit au Mali (Trijeud-Mali, n’a pas dérogé à cette tradition. Ainsi, l’organisation a convié l’ancien Premier ministre, Moussa Mara à l’agora du samedi 29 janvier 2022 à l’hôtel Millenium qui avait pour thème : Le contrôle citoyen des institutions publiques : droit ou devoir, défis et perspectives. Plusieurs universitaires, praticiens du droit et d’autres invités de marque ont honoré de leur présence à cette de débat mutuellement enrichissant.
Abdallah Yattara, représentant le Maire de la commune IV, a exprimé son soutien à l’initiative de l’agora qui selon lui, est une opportunité pour les acteurs et les citoyens de faire des recommandations et des propositions dans la perspective l’accès à la justice et au droit. A l’en croire, l’exercice vise aussi « de promouvoir une dynamique de citoyenneté et de démocratie participative ».
Ousmane Zamba, représentant le Président de la Trijeud- Mali, a rappelé que cet espace d’échange s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du projet « Accès à la justice et au droit », financé par National Endowmennt for democracy ( NED). Partant, il a noté que six (6) agoras ont été organisées courant 2021. « A travers les contributions et recommandations, , la Trijeud-Mali compte en faire un document de plaidoyer auprès des autorités publiques », a-t-il fait remarquer.
Après le discours inaugural, l’ancien Premier Ministre, Moussa Mara a pris place à côté du Modérateur, Ousmane Zamba pour des échanges au tour de la thématique centrale. Pour l’ancien premier Ministre, le contrôle citoyen de l’action publique est une nécessité absolue au Mali pour l’encrage de la démocratie. Pour lui, l’Etat, c’est le service. L’autorité de l’Etat vient d’abord qu’il rend du service. « L’autorité vient de la confiance des citoyens. Pas le secret et les apparats de l’Etat. Nous devons privilégier la substance, la satisfaction des citoyens. Ce genre d’initiative va dans ce sens. »
A la question de savoir qu’il y a trop de secret lorsque les citoyens veulent s’informer sur le budget ou autres dépenses publiques, il répondra que cet aspect est lié à la forme de l’Etat, le jacobinisme, un héritage colonial. « L’autorité dans ce type d’Etat vient du secret. Il y a aucune anomalie à savoir ce que les responsables publiques gagnent comme salaire. Lorsque j’étais premier ministre, je gagnais un millions, le député gagne 2 millions. Le fonds de souveraineté n’est pas un salaire. Il est important que les citoyens sachent ce que les responsables publique gagnent et facilitera la comparaison », a-t-il précisé.
Moussa Mara pense que les citoyens ne cherchent pas à savoir ce qui se trouvent dans les budgets. Pour lui, les Associations travaillant sur les thématiques de gouvernance doivent s’intéresser et l’analyser.
Mara appelle à une prise de conscience
L’ancien Premier ministre a, dans son argumentaire, expliqué que la transparence est le premier facteur de confiance. A l’en croire, les politiques n’inspirent pas assez confiance aux citoyens car, c’est le résultat de plusieurs années de mauvaise gouvernance, de malversation « Nous devons travailler à restaurer la confiance entre les citoyens et les élites politiques. Les Associations comme la Trijeud-Mali doivent éveiller les consciences afin qu’ils connaissent leur droit. La responsabilité publique est devenue un moyen d’enrichissement. Les citoyens organisés au niveau des associations doivent obliger les élites, les responsables publiques à mettre la lumière sur leur gestion. », a-t-il soutenu.
Par ailleurs, il a attiré l’attention des jeunes sur la situation dans laquelle se trouve le Mali et qui nécessite l’implication de tous pour éviter les mêmes répétitions après quelques années « Notre pays est à la croisez des chemins, impliquez vous. Nous avons l’occasion de redresser les choses. Il faut que nous transformions les élites, les responsables à être redevables. Nous avons besoins essentiellement des citoyens formés, informés et organisés », a-t-il recommandé.
Compte tenu de son agenda, l’ancien Premier Moussa Mara a cédé le micro à la fin de son temps d’intervention à Me Amadou Tioulé Diarra pour la poursuite des échanges sur la même thématique. Vivement la Quatrième édition de l’Agora
B. SIDIBE/ Malipost. Net