Avant le coup d’État, Assimi Goita avait dirigé les Forces spéciales maliennes dans le centre du pays. Il était donc, jeudi, dans le camp militaire de Bapho, près de Ségou, pour commander cette opération qui a permis, selon l’armée malienne, de « libérer » le village « des mains des terroristes. »
Des éléments des Forces spéciales maliennes sont arrivés dans le village jeudi, déposés par hélicoptère « près d’une section » en plusieurs rotations, précisent les Famas, qui ont aussi livré des vivres et évacué des malades.
Sur les photos communiquées par l’armée, on voit des soldats débarquer un habitant de Farabougou, visiblement affaibli, sur le point d’être pris en charge par un infirmier militaire.
Surtout, l’armée malienne promet « d’autres mouvements et actions », et notamment « une campagne aérienne » destinée à « détruire d’autres bases des groupes terroristes ».
La zone encore sous tension
L’arrivée des soldats maliens dans le village est un évènement, plus de deux semaines après le début du blocus auquel il a été soumis. La localité semble sécurisée, mais les soldats maliens sont arrivés par hélicoptère, et les combattants jihadistes sont toujours présents dans la zone.
Ce vendredi matin, un élu local signalait que le village de Kourouma-Kobé, à seulement neuf kilomètres de Farabougou, était « sous le feu des tirs jihadistes. ». Une attaque confirmée par l’armée. Un seul blessé est à déplorer, selon un élu local, qui précise que les chasseurs traditionnels dozos ont pu repousser les assaillants avant qu’une surveillance aérienne de l’armée malienne se mette en place.
La situation sur le terrain est donc loin d’être apaisée surtout que le processus de médiation, qui était sur le point d’aboutir, est à présent très compromis.
Jeudi, les mouvements de l’armée malienne ont provoqué l’annulation d’une rencontre, prévue entre des représentants de Farabougou et les jihadistes. Car le siège de Farabougou par ces combattants n’est pas motivé uniquement par des enjeux idéologiques, il se superpose à un conflit intercommunautaire entre Bambaras et chasseurs dozos d’un côté, et communautés pastorales peules de l’autre. Avec des accusations mutuelles d’assassinats et de vols de bétail.
C’est à tout cela que la médiation essaie de trouver des réponses depuis des jours. Et la rencontre devait acter, selon les médiateurs locaux, la levée du blocus. Elle a été reportée à ce vendredi, mais compte tenu de l’évolution sur le terrain, on voit mal comment le dialogue pourrait se poursuivre.
Les médiateurs se désolent et craignent à présent un cycle de violences et de représailles, dont les civils pourraient faire les frais. Cité par l’armée, le vice-président Assimi Goita assure que les militaires agiront « avec professionnalisme pour minimiser les dégâts collatéraux. »
SOURCE: RFI.FR